Cette année, émerveillement et magie étaient au rendez-vous à l'occasion de notre escapade lapone. Et, quelques mois après notre retour, nous avons tous encore des étoiles plein les yeux. Facile d'être dépaysés lorsque l'on vient de la Réunion, me direz-vous! Toujours est-il que notre séjour " Au pays des lutins" organisé par Vivatours pour le réveillon du nouvel an s'est avéré être riche en émotions avec notamment la découverte de la neige et la rencontre avec le Père Noël par mon petit bout.
Nous avons atterri à Kittilä, un petit aéroport où l'on débarque directement sur la piste enneigée. A la descente de l'avion, mon fils, très impressionné par le paysage qui s'offrait à lui, me demandait déjà l'autorisation de toucher la neige.
Oh, mais c'est froid ! s'est-il alors exclamé.
Le trajet en bus entre l'aéroport et l'hôtel n'était qu'émerveillement ; du blanc à perte de vue, des arbres couverts d'une épaisse couche neigeuse, des maisonnettes toutes ornées de magnifiques guirlandes lumineuses, tout ceci ne faisait que rajouter magie et féerie à l'ambiance générale.
Notre voyage nous a ainsi menés à Muonio, où nous avons posé nos valises à l'occasion des fêtes de fin d'année.
"Perdu" au milieu de nulle part, notre hôtel Harriniva était un véritable havre de paix au bord de la rivière gelée où régnaient calme et tranquillité; pas d'habitation alentour, pas de circulation, pas d'embouteillage, pas le moindre bruit. Voilà de quoi être complètement dépaysés.
Un tel voyage ne s'improvisant pas, nous avons dû le préparer longtemps à l'avance. Bien évidemment, notre inquiétude première portait sur l'équipement grand froid à prévoir. Habitant sous les Tropiques, nous redoutions le choc thermique de + de 60 degrés. C'est pas peu dire ! Nous avons dû nous équiper de la tête aux pieds pour respecter la règle des 3 couches en vigueur pour des températures aussi rigoureuses. Heureusement, l'hôtel fournissait une bonne partie de l'équipement nécessaire ce qui a grandement permis de limiter nos dépenses vestimentaires. Et, l'équipement fourni était très chaud et répondait pleinement aux contraintes thermiques de ce climat polaire.
De plus, nous avons été plutôt chanceux dans la mesure où les températures n'ont jamais dépassé les - 15°C alors que nous nous attendions à du - 30°/-40°C. Autant dire que nous avons connu des températures quasi estivales sous une telle latitude !
Voici l'équipement grand froid de mon fils pour une seule journée. Autant dire, que le temps d'enfiler toutes ces couches, nous commencions à avoir terriblement chaud au point que de petites gouttes de sueur finissaient par perler sur notre visage. Après quelques habillages, nous avons finalement conclu que le mieux était d'enfiler les dernières couches une fois arrivés dans le hall de l'hôtel.
A peine arrivés dans notre chambre, nous devions déjà revêtir notre équipement grand froid et nous rendre au Kota pour la cérémonie de passage du Cercle Polaire initiée par un Shaman.
Une cérémonie au cours de laquelle nous prenions pleinement conscience de cette magnifique aventure qui nous attendait dans ce paradis blanc.
La nuit polaire
Etant partis le 29 décembre, nous avons surtout connu la nuit polaire durant notre séjour. Et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne faisait pas nuit noire durant cette période de l'année. Ainsi, il faisait jour de 10h à 15h. Et, quand je dis jour, il s'agissait plutôt d'un certaine lueur, une légère clarté, suffisante malgré tout pour s'émerveiller des paysages enneigés.
Le soleil ne réapparaît réellement que vers la mi janvier. Toutefois, nous avons eu la chance de pouvoir l'apercevoir le dernier jour et je dois bien reconnaître que la luminosité était tout autre, ce jour-là. Alors j'imagine combien les paysages doivent être encore plus grandioses avec davantage de luminosité.
Lors de ce séjour, les enfants étaient à l'honneur et tout était organisé pour eux, pour leur mettre des étoiles plein les yeux. Cela va de l'animation avec des animateurs extraordinaires (Fifi, Amélie, le magicien), des spectacles quotidiens, des tours de magie à volonté sans oublier les diverses activités proposées aux enfants.
Ils ont ainsi pu s'essayer à de nombreuses activités lapones hors du commun.
Après avoir fait un trou dans la glace, les enfants ont pu s'essayer à la pêche blanche qui, malheureusement, ne fut pas miraculeuse. Aucun petit poisson n'ayant eu la bonne idée de venir mordre à l'hameçon. Mon fils pourtant peu patient, ne voulait pas quitter son poste avant d'avoir pêché la moindre petite bête. Il a fallu y aller avec force et persuasion pour le déloger de là.
La balade en chiens de traîneau
Le chenil compte pas moins de 400 chiens ce qui fait de lui le plus grand d'Europe et il se trouve à quelques mètres de notre hôtel. Dès notre arrivée sur les lieux, nous sommes accueillis par des concerts d'aboiements. Les chiens n'ont qu'une hâte, celle de partir et de courir. Il ne faut donc pas s'attarder et partir au plus vite. Me retrouvant seule sur mon attelage, j'étais quelque peu anxieuse à l'idée de ne pas réussir à les diriger. Et, lorsque je me suis aperçue que je fermais la marche, mon inquiétude était grandissante. Si je venais à tomber, qui s'en apercevrait ?
Après une petite initiation à la conduite, nous voilà donc partis pour un petit safari de 9 km.
Une fois les premiers mètres parcourus, mon appréhension s'est rapidement dissipée et a laissé place à un émerveillement total. Nous filions au rythme de ces chiens qui aboyaient sans cesse au milieu d'étendues enneigées et désertes; un vrai paradis blanc. Cette sensation de vent qui fouettait mon visage était enivrante et tellement agréable. Je réalisais alors pleinement combien cet instant qui s'offrait à moi était extraordinaire.
La seule difficulté rencontrée fut de ralentir mes chiens fougueux prêts à doubler tous ceux qui nous précédaient. En effet, étant seule sur mon attelage alors que tous les autres étaient à deux, j'étais donc plus légère et mes chiens voulaient doubler et courir encore plus vite. J'ai dû freiner tout du long... Voilà peut-être, là, une petite frustration que j'ai ressentie de ne pouvoir lâcher les "chevaux" ou ne devrais-je pas plutôt dire les chiens.
Mais cette balade était tout simplement magique de par le majestueux paradis blanc qui s'offrait à nous.
Petit tour en traîneau de rennes
Après la découverte de la culture Säme et de ses traditions, un petit tour en traîneau de rennes était organisé à travers la forêt. Comparé à celui fait avec les fougueux chiens de traîneau, c'était plutôt "pépère".
Mais, rien que de penser que nous étions assis dans un traîneau tiré par des rennes, cela rajoutait de la magie à la balade.
Sortie en motoneige
Nous voilà en partance pour un safari de 30 km en motoneige. Au programme; une petite halte du côté de l'incontournable maison du Père Noël et une nuit dans un chalet communautaire.
Bien que mes muscles soient tétanisés par la conduite de ces gros bolides au point de vouloir tout lâcher, j'étais rassérénée par ce paysage aux teintes bleutées qui annonçait la tombée de la nuit. La neige ainsi illuminée par les phares offrait davantage de relief et n'en était que plus belle.
Nous voilà enfin arrivés dans le chalet communautaire. Nous nous attendions à ce qu'il soit très simple, style gîte de montagne avec des équipements très sommaires et rudimentaires. Nous avons donc été agréablement surpris de découvrir ce lieu qui nous en a mis, une fois encore, plein les yeux.
Le côté pittoresque de ce lieu résidait peut-être dans le fait qu'il ne soit pas alimenté en eau avec des toilettes sèches situées à l'extérieur à plus de 50 mètres. Autant dire que le petit pipi nocturne vous fait quelque peu réfléchir. Mais quand il faut y aller, il faut y aller !! Alors, parés de vos tongues et légèrement vêtus, vous vous abandonnez derrière le premier arbre venu. Au diable les toilettes sèches !
Le repas du soir était composé de saumon cuit au feu de bois. C'était absolument succulent !
Cette expérience dans ce chalet communautaire était vraiment à vivre. Nous gardons le souvenir de nombreuses situations cocasses et chaleureuses. De plus, cette proximité au chalet a grandement renforcé les liens au sein du groupe.
Autre étape incontournable en Laponie ; le déjeuner dans un igloo
Nous avons déjeuné dans un très grand igloo dont l'entrée était majestueuse avec ces guirlandes lumineuses et ce plafond qui se teintait également de bleu. Difficile de se dire que cet édifice éphémère et sculpté de toute part, il faut le reconstruire chaque année car il aura fondu dès l'apparition des premières chaleurs. Même les tables étaient taillées dans des blocs de glace. La température qui y régnait avoisinait les 0°C. Pour moi, pas de quoi envisager d'y passer ne serait-ce qu'une nuit !
Nous y avons dégusté du renne avec des pommes de terre sautées. Ce fut un vrai régal ! Le tout accompagné d'un excellent jus de baies: une spécialité locale.
Le soir du 31 décembre, des feux d'artifices étaient organisés sur la rivière gelée. Toute la population locale avait afflué pour admirer le spectacle. Ce furent presque les premiers autochtones que nous croisions ; notre hôtel étant retiré de tout.
Alors que nous attendions les feux d'artifice sur le lac pour saluer, comme il se doit, la nouvelle année, nous avons eu la chance d'admirer un splendide ballet d'aurores boréales durant pas moins de 3 heures.
A ce moment-là, nous réalisions pleinement la chance que nous avions de pouvoir admirer un tel spectacle.
En effet, il n'est pas toujours évident de voir des aurores boréales dans la mesure où un ensemble de conditions atmosphériques et thermiques doivent être réunies pour avoir la chance d'en observer; une nuit bien noire, sans nuage, froide mais pas trop... Autant de facteurs qui auraient pu nous priver de ce sublime spectacle lumineux.
Le séjour commence à toucher à sa fin.
Mais quel est donc cet étrange personnage qui part avec mon fils et où l'emmène-t-il donc ?
Vous le saurez dans un prochain article qui se trouve ici mais, auriez-vous déjà une petite idée?